5 décembre 2014

Saudade


Quand mon grand-père se tut, j'aurais dû entendre la voix du fleuve. Mais rien ne sonnait. Un silence seul nous heurtait comme une blessure intérieure. Peut-être était-ce la saudade de l'aigle-pêcheur, saudade de l'eau pêcheuse. Nous ressentirons toujours la saudade comme une mer où, dans une autre vie, nous avons  baigné.

Mia Couto - La pluie ébahie

8 commentaires:

  1. Bien sûr, cette saudade répétée appelle, rappelle la voix de Césaria Evora. Je note ce titre de Mia Couto dont vous parlez avec enthousiasme, et aussi vos commentatrices, une manière de découvrir un peu de cette vie au Mozambique dont je ne sais pas grand-chose.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne connais cette chanteuse que de réputation, pas par la voix.
      Il est difficile à travers ce seul roman d'avoir une vison du quotidien au Mozambique car le récit est très peu détaillé et tend plutôt à la fable universelle. Je crois que c'est la première fois que je «vais» sur la côte est de l'Afrique septentrionale tournée vers Madagascar, Maurice, les Comores et les Seychelles.

      Supprimer
  2. "La saudade c'est la poésie du fado" Fernando Pessoa. Comme Tania, je pense à Cesaria Evora qui l'a si bien représentée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui comme l'explique le second de mes liens sur le mot. La difficulté de «rendre» le mot en français explique en partie pourquoi j'ai insisté sur cet extrait et c'est bien de rappeler Cesaria Evoria. .

      Outre le manque d'eau, le mal du pays, «Dans un autre vie où nous avons baigné» touche à l'idée de "paradis perdu", la nostalgie intemporelle de quelque chose qui fait que l'être humain cherche éternellement, quelque chose qu'il n'a plus, un absolu qui s'est perdu quelque part et qui en fait un être éternellement insatisfait. J'aime beaucoup cet extrait.

      Supprimer
  3. retards, retards...désolée.
    Il y a des termes ainsi, comme "duende" en español qui recouvrent une réalité qui nous est peu connue, un état d'esprit, des croyances..
    Merci pour ces deux billets si joliment illustrés aussi.
    Bonne journée avec le Grand Saint!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh pas de souci avec le retard, je suis comme vous pour le moment, difficile de trouver beaucoup de temps (mais aussi, sans doute, un peu de lassitude) pour me consacrer utilement et valablement à la blogosphère. Moi qui suis quelqu'un de taiseux, tout ce que j'y «dis» est déjà un miracle....
      Duende, encore un de ces mots que la traduction ne peut rendre de façon satisfaisante. Ce que j'en lis sur wikipédia est vraiment étonnant. Une pièce de plus à verser au dossier «traduction» qui révèle des pépites insoupçonnables : elles contribuent à faire de la communication écrite et parlée, un domaine hautement enrichissant.

      Supprimer
  4. Rien que le titre, "La pluie ébahie", donne envie de se poser et de rêvasser....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le titre est déjà une des métaphores très africaines qui parent ce récit.

      Supprimer

AUCUN COMMENTAIRE ANONYME NE SERA PUBLIÉ
NO ANONYMOUS COMMENT WILL BE PUBLISHED