L'or noir

Les Osages venaient en nombre voir le pétrole jaillir, ils se bousculaient pour avoir la meilleure place, s'assurant de ne pas faire d'étincelles qui auraient provoqué un incendie, suivant le pétrole des yeux lorsqu'il s'élevait à quinze, vingt ou parfois trente mètres dans les airs. Avec ses grandes ailes d'embruns noirs arquées au-dessus du derrick, le pétrole se présentait à eux comme un ange de la mort. Des gouttes recouvraient les champs et les fleurs, et marquaient la peau des travailleurs comme celle des curieux. Malgré tout, les gens se tapaient dans le dos et lançaient leurs chapeaux en l'air pour fêter l'événement. Bigheart, qui mourut peu de temps après la mise en place des lotissements, était salué comme le « Moïse osage ». Et la substance minérale, odorante, visqueuse et sombre semblait être la plus belle chose au monde.
David Grann - "La note américaine" [p.77]
Un extrait fort visuel, bien écrit...ça sonne envie de le lire.
RépondreSupprimerC'est un gros livre (le Poche fait 380 pages), chargé mais d'une écriture fluide.
SupprimerEn général, il fut très bien accueilli, tant par la presse anglo-saxonne qu'en francophonie.
Le film quant à lui est considéré par certains comme un chef-d'œuvre de Scorcese.
Merci d'en parler. Je ne connaissais même pas le nom des Osages.
RépondreSupprimerLa particularité de ces Indiens était qu'il étaient popriétaires du terrain qu'on leur avait attribué. L'article précédent contient quelques liens qui les décrivent mieux.
SupprimerBon week-end de Toussaint, Tania.