Mon choix
J'ai finalement opté pour l'achat d'une liseuse tactile Sony. L'objet reçu en prêt (ancien modèle PRS-650) m'avait mis le grappin dessus et j'ai craqué pour le beau design cossu très classe d'une T1 avec sa couverture en cuir (35€ en sus). Un choix résultant d'une attirance très instinctive en fin de compte, avec mise en sourdine de considérations techniques (attendre l'e-ink couleur), pratiques (Sony Readerstore inaccessible en Belgique/France) et économiques (le prix).
Il faut préciser que la T1 est tournée vers des environnements ouverts (formats ePub, PDF) qui ont ma faveur alors que Kobo et Kindle semblent plus liés à ce que j'appelle des magasins. Ce qui a favorisé ce choix d'homme libre.
Utilisation et satisfaction
Globalement je suis très satisfait de la machine. L'encre électronique (e-ink) est un réel confort: oubliées les fatigues oculaires des écrans rétro éclairés. Agréable à utiliser, d'un fonctionnement intuitif épatant, la liseuse est moins encombrante qu'un poche, légère mais pas trop pour avoir une bonne prise en main. Rien à reprocher aux fonctions de sur-lignage et d'annotations (y compris manuscrites) bien conçues. L'affichage offre un bon contraste même si le fond d'écran est un peu gris-bleu. La navigation internet est aisée avec accès facile à Google, Wikipédia et le téléchargement de livres en ligne se fait sans difficulté.
Les dictionnaires intégrés raviront les polyglottes européens et les anglosaxons auxquels la machine paraît destinée et on regrette fort un Littré qui malheureusement n'apparaîtra sans doute jamais sur la T1. On peut y pallier en chargeant un dictionnaire français ePub (Hachette par exemple) mais il faut alors quitter le document pour le consulter, ce qui n'est pas rapide puisque Sony propose sur la page d'accueil, en last in first out, les trois documents récemment chargés plutôt que les derniers accédés, ce qui est regrettable. Le wi-fi permet évidemment de trouver une définition via internet, mais cela prend plus de temps et la batterie est davantage sollicitée.
Le stylet s'avère utile pour insérer/corriger dans une note ou pour pointer précisément les mots à sur-ligner. Il n'est pas intégré au boîtier comme sur le modèle 650 (coût de fabrication ?), petit regret mais en cas de perte, n'importe quelle pointe rigide (qui ne raye pas) fera office.
Recharger la liseuse via l'ordinateur grâce à la connection USB est rapide mais le chargeur secteur souhaitable lors des vacances sans ordi est vendu séparément. Le prix total de la Sony grimpe alors à 225€, prix d'une Kyobo couleurs... Voici une liste de chargeurs compatibles avec le Sony T1.
L'affichage des documents en PDF devient lente si la police des caractères est agrandie et si le document est volumineux. Leur maniement est plus efficace qu'avec d'autres liseuses (de l'avis unanime sur les forums de lecture numérique), mais cet aspect est perfectible.
Je pensais au départ que le fait de ne plus avoir les pages ni le volume papier comme repére visuel serait un inconvénient (Combien de pages ai-je lu ? Est-ce un long chapitre ?) J'ai eu tôt fait de retrouver mes marques différemment en utilisant table des matières et numérotation des pages.
Je pensais au départ que le fait de ne plus avoir les pages ni le volume papier comme repére visuel serait un inconvénient (Combien de pages ai-je lu ? Est-ce un long chapitre ?) J'ai eu tôt fait de retrouver mes marques différemment en utilisant table des matières et numérotation des pages.
Considérations techniques et mésaventures
Autant la liseuse est intuitive, autant le logiciel Sony Reader pour MAC/PC ne l'est pas. Mal documenté, il est sensé gérer la bibliothèque numérique sur ordinateur en synchronisation avec le reader. Mon expérience porte sur la version PC (Windows 7) dont l'utilisation s'est révélée désastreuse, entraînant la perte de fichiers et le dédoublement exponentiel de notes. Je ne l'utilise plus que pour rapatrier sur PC mes annotations et j'ai du recourir aux informations éclairées d'un utilisateur averti du Cercle Reader Sony . N'espérez pas trop vous y faire aider par l'assistance de la firme.
Je conseille vivement d'utiliser le bon logiciel Calibre (Windows, OS X, Linux) pour gérer sa bibliothèque numérique (achats, recherches, téléchargements) et les conversions entre formats de documents. Une initiation (en anglais) est disponible sur le site.
J'ai rencontré quelques bugs liés au fonctionnement tactile. Tourner une page entraînait par intermittence l'ouverture du dictionnaire. La dernière version du microprogramme semble avoir arrangé les choses. La procédure de sa mise à jour est bien détaillée dans l'assistance du site Sony.
Il arrive encore qu'en réveillant ma liseuse du mode veille, elle affiche avec insistance un livre qui n'a pourtant pas été ouvert depuis longtemps. Mais bon.
Il arrive encore qu'en réveillant ma liseuse du mode veille, elle affiche avec insistance un livre qui n'a pourtant pas été ouvert depuis longtemps. Mais bon.
Quel usage ?
Fais-je bon usage de ma liseuse ? Je suis un lecteur de bibliothèque publique. Je lis beaucoup d'ouvrages empruntés à peu de frais et dont j'ai pu vérifier le niveau qualitatif ou la popularité dans le temps. J'achète de façon réfléchie, sourd aux trompettes hâtives des prix littéraires, même si mon intérêt pour les livres disponibles en ligne tend à changer mes habitudes. Reste un foule de livres anciens numérisés gratuits - (re)découvertes de classiques et surprises inattendues chez les philosophes et sociologues des XIXè et XXè siècles - et les partenariats.
Journaux et magazines ont vite trouvé place dans ma liseuse. Le matin je la connecte à Calibre et télécharge en dix minutes les éditions programmées. Je peux ensuite me balader où je veux dans la maison ou ailleurs avec mes news disponibles au bout de l'index.
Récemment, pressé par le temps, j'ai pu terminer une lecture dans l'autobus en prenant de surcroît quelques notes au clavier de la liseuse, ce que les secousses du véhicule m'auraient interdit avec bic et bloc.
Je voudrais ajouter que je suis devenu un fervent adepte des annotations. Né et élevé dans le respect des livres, prévenance affermie par les emprunts de bibliothèque dans lesquels on n'écrit pas, j'ai toujours bridé mon envie d'annoter. Le fait de pouvoir le faire sans dégrader un source toujours récupérable intact - sans nécessairement perdre la version gribouillée - est une luxe que je m'octroie avec jubilation.
La liseuse me permet de lire mieux qu'avant, car je proportionne les caractères selon ma presbytie et la luminosité ambiante: aspect primordial peu médiatisé, l'e-reader dispose d'atouts pour les moins bien voyants.
Enfin, j'ai l'habitude de me déplacer un peu partout avec plusieurs livres sous le bras (j'ai souvent plusieurs lectures en cours). La liseuse commence à me faciliter les choses en concentrant un maximum dans ses 170 grammes.
Élucubrations
J'ose imaginer que les éditeurs, moyennant trois euros en option, nous offrent les livres dans les deux supports. Imaginez: le bouquin sur l'étagère et la version numérique en poche partout avec soi, sans risque de perdre ou abîmer le volume relié qu'on ouvrirait de temps à autre pour humer gourmettement l'un ou l'autre passage enivrant... Je rêve.
Vous aurez compris que je ne suis ni acteur ni expert du marché du livre et mon avis peut sembler naïf. Je n'ai pas non plus une position très claire vis-à-vis du piratage. Je me dis que le numérique ne doit pas entraîner qu'un bon livre fraîchement édité devienne du tout-venant accessible en téléchargement gratuit sur internet. Je reste pourtant persuadé que les vrais bons auteurs n'écrivent pas pour vendre et que la diffusion de la culture doit prévaloir. Mais écrivains et éditeurs ainsi que tous les autres intervenants doivent vivre.
Conclusion
Mon expérience encore récente me conduit à la conclusion qu'une liseuse numérique, la Sony en l'occurrence, est un excellent complément aux livres papier. Et j'irai même jusqu'à dire un complément indispensable dans mon cas, car le support s'est merveilleusement intégré à mes habitudes de vieux lecteur. Reste que je ne suis pas prêt à acheter des e-books vendus à 80% du prix de l'objet papier.
Dans deux ans je sourirai sans doute des fonctionnalités actuelles de ma liseuse dépassée par des produits autrement évolués, à moins que je ne regrette sa durée de vie trop brève et l'obsolescence entretenue, délibérément ou non, par les fabricants. Dire que le T1 n'est pas parfait n'est-ce pas aussi déjà ouvrir la porte aux nouveaux modèles ? Et de toute façon on ne peut pas remplacer la batterie de la liseuse...
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