[...] et vous vous souvenez de ce qu'il [1] a écrit à Rodin : « En faisant de la poésie on est toujours aidé et même emporté par le rythme des choses extérieures; car la cadence lyrique est celle de la nature : des eaux, du vent, de la nuit. Mais pour rythmer la prose, il faut s'approfondir en soi-même et trouver le rythme anonyme et multiple du sang...». Et ce rythme «anonyme et multiple», ce n'est pas celui de l'homme individuel, subjectif, encombré de ses petites particularités et préoccupé du souci de sa différence : c'est celui de l'être qui a enfin atteint à la «pureté de cœur» au sens où Kierkegaard prend le mot «pureté» lorsqu'il écrit «Être pur, c'est vouloir une seule chose.»
Claude-Edmonde Magny - "Lettre sur le pouvoir d'écrire"
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