Et lui pas moins que les autres, Henri donc, qui venait dans ce bar depuis des mois, depuis qu'il était veuf, disait-il pour se dédouaner, et demandait toujours Lise, ou ne la demandait plus, parce que Lise naturellement, pourvu qu'il entrât, l'accueillait dès le seuil d'un bras glissé sous son coude et l'accompagnait à sa table, s'asseyait avec lui, à côté de lui sur le large canapé mais tout contre, cuisse contre cuisse dans le tintement de leurs verres. Je les ai vus plusieurs fois et plusieurs fois aussi elle me l'a raconté : mon meilleur client, parvenait-elle encore à ironiser, mes meilleurs clients, corrigeait-elle aussitôt, parce que forcément là où il y avait Henri, il y avait Édouard son frère. Il y avait, ai-je compris depuis, tous les personnages de cette histoire. Mais c'est bien le problème que votre histoire, quand elle commence, elle ne sait pas qui elle emmène avec elle.
Tanguy Viel - Insoupçonnable
Deux auteurs à découvrir, pour moi, et celui-ci semble avoir l'art de semer le trouble en déroulant ses phrases.
RépondreSupprimerTentez-les, même si vous n'êtes pas friande de romans à suspense. L'expérience est belle et pas longue.
SupprimerIls ont tout deux une façon bien à eux de semer le trouble chez le lecteur et, pour ma part, à partir d'un certain point de lecture, je ne lâche le livre qu'à l'épilogue. «Lus à la volée...», disais-je.
Nous partons mercredi à l'étranger, le blog sera en veille, d'ici là profitez bien du ciel clément et des livres