La joie est une émotion susceptible de différents degrés, généralement tenue pour bonne. [.... ]. Elle est ressentie de façon plus profonde et consciente que la simple gaieté. Elle peut se traduire par des manifestations plus ou moins enthousiastes et exubérantes, mais aussi par la paix intérieure et la sérénité. Son importance philosophique vient du fait que, contrairement à ces autres notions, elle se définit non pas seulement par un effet subjectif, mais par un contact avec l'être, la réalité.
Il en va ainsi chez Spinoza (Éthique, III et IV). [.... ]. Il la définit comme «le passage de l'homme d'une moindre à une plus grande perfection», c'est-à-dire une augmentation et un développement de notre puissance d'exister, le processus d'affirmation de notre être. De façon similaire, Bergson («La conscience et la vie», 1911) voyait dans la joie le signe non seulement d'une réussite ponctuelle du vivant et de ses capacités créatives, mais aussi d'un contact qui s'opère entre nos créations et la création, qui est au fond même des choses.
La notion est également importante dans l'univers religieux, notamment chrétien. La joie y est conçue comme un «don du Saint-Esprit» qui procure une anticipation de la béatitude promise aux élus après leur mort. [.... ].
On peut se demander alors si la joie est le principal but visé par l'activité philosophique ou si elle n'est qu'un signe du but essentiel qui est le contact avec l'être, et enfin si la confusion avec les autres états que l'on a évoqués (plaisir, bonheur, gaieté) ne la constitue pas en un obstacle qui conduit à négliger les fins essentielles de l'homme.
Frédéric Worms (et collaborateurs) à propos du mot «joie» dans "Les 100 mots de la philosophie"
("Que sais-je", Presses universitaires de France, 2013)
Ce petit livre ravira les philosophes en herbe curieux de franchir quelques pas vers l'approfondissement de termes communs, techniques et conceptuels, usités dans la réflexion philosophique. Celle-ci en amplifie considérablement l'interprétation ordinaire.
La joie, comme dans ce magnifique roman "L'art de la joie", de Goliarda Sapienza.
RépondreSupprimerPlus que le rire, oui, un sentiment profond de paix et bien-être.
C'est ce que je vous souhaite également en cette aube d'une toute nouvelle année.
Bien amicalement.
Heureux de vous rencontrer pour échanger des mots sur la joie, Colette ! Toujours aussi matinaux malgré le réveillon.
SupprimerJe vais m'intéresser à Goliarda Sapienza, «roman maudit ?», lis-je sur la toile.
Merci pour les vœux, nous vous les réciproquons (c'est bien belge) Annie et moi.
À bientôt.
Merci d'avoir choisi ce beau mot pour ouvrir l'année, Christw, et cette illustration très douce. Que la joie vous éclaire durant cette nouvelle année.
RépondreSupprimerMerci à vous, Tania, que cette nouvelle année de lectures continue de susciter des échanges riches, surprenants et authentiques.
SupprimerOn démarre l'année sous les auspices de Spinoza cela doit nous donner joie et sérénité car c'est ce que j'éprouve en le lisant
RépondreSupprimerExcellent année Christian tout en douceur, en sérénité, en santé bien sûr
Je connais votre intérêt pour Spinoza et suis heureux de vous permettre (ses) ces sentiments positifs !
SupprimerOh, bien, je crois que pour la douceur et la santé, cela devrait aller. Pour la sérénité, je vais faire mon possible pour ne pas râler trop sur ce (que je trouve) qui ne va pas.
;-)
Bon début d'année Dominique !
Voici encore ici de quoi se stimuler !
RépondreSupprimerMerci et d'accord pour embarquer vers la joie. Très bonne année cher Christw !
Embarquons dans la joie, nous en avons besoin. Alors je demande une année de jeux de mots délirants et d'absurdités intelligentes pour déjouer toutes les morosités. Merci K !
SupprimerJoyons donc, et pour longtemps :-) !
RépondreSupprimerNouveau candidat au dictionnaire ? Peut-il être transitif ? «Joyer», «se joyer», il y a réjouir, amuser, égayer mais mettre en joie qui n'est pas choyer ?
SupprimerCe que j'en pense ? Joker.
Et meilleurs vœux Pascale.
La joie, une denrée qui s'est faite un peu trop rare en 2015, alors ne la perdons pas de vue pour 2016. Colo me rappelle une lecture que je veux faire depuis longtemps. Je vous souhaite une excellente année 2016, avec la santé bien sûr, mais aussi de la douceur, de la sérénité et de la tendresse.
RépondreSupprimerDenrée rare, oui, chérissons-la ! Merci pour vos vœux, belle année également Aifelle.
SupprimerMeilleurs voeux Christian !
RépondreSupprimerUne belle année de lectures !
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