26 mars 2012

Infinis - John Banville (extrait)

Jadis, quand elle était petite, quelque part, elle ne se souvient plus où exactement, un parc splendide ou les terres d'un manoir, Ursula se hissa sur la pointe des pieds à hauteur d'un muret couvert de mousse et aperçut un jardin clos, avec des masses de fleurs et d'arbres fruitiers en fleurs, des arbustes exotiques, des vignes gimpantes, tous rassemblés là au soleil, prodigues et joyeux. Dans la lumière rose du souvenir, cela lui apparaît comme un des moments les plus doux de sa vie, riche de toutes les promesses du futur, et elle le garde jalousement au fond de sa mémoire, telle une boîte de bijoux dans un tiroir secret. Si elle y retournait aujourd'hui, elle ne pourrait pas voir par-dessus le mur, elle en est sûre, d'une manière ou d'une autre il aurait poussé, ou c'est elle qui aurait rapetissé, mais elle saurait que le jardin est bien là, plus abondant et glorieux que jamais, attendant que d'autres viennent y jeter un œil, et soient heureux.

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