Éditions Liana Levi, 2012, 220 pages
Que ce soit à Ispahan, à Téhéran ou ailleurs dans la République islamique d'Iran, les hommes de la révolution disent que les bébés filles pleurent plus que les garçons. Les petites filles peuvent en effet se lamenter sur les entraves de leur destinée.
Que ce soit à Ispahan, à Téhéran ou ailleurs dans la République islamique d'Iran, les hommes de la révolution disent que les bébés filles pleurent plus que les garçons. Les petites filles peuvent en effet se lamenter sur les entraves de leur destinée.
À l'école, on contrôlera qu'elles ne se maquillent pas, même les ongles, et il leur sera interdit de s'épiler avant le mariage. Elles ne s'afficheront pas en rue main dans la main avec un amoureux et ils monteront séparément dans l'autobus. Il leur sera interdit de chanter seules devant une assemblée: dans un chœur, les autres voix protégeront mieux leur pudeur. Le mariage verra leur mari disposer de leur fortune même s'il est polygame, ce que la loi n'interdit pas encore. En cas de divorce, la garde des enfants reviendra automatiquement au père. Mais attention, certains mariages pourraient ne durer que quelques heures, le temps d'un prostitution légale. Il serait aussi préférable de subir une mutation transsexuelle plutôt que d'afficher son homosexualité. Et qu'un chrétien tente de séduire une musulmane, il est passible de peines de justice. [1]
Le militantisme actif des iraniennes traduit leur situation dévalorisante. Le récit de Naïri Nahapétian n'est, à mon sens, ni un thriller ni un roman policier mémorable, mais un excellent prétexte pour dénoncer cette situation. Enfant, elle a quitté l'Iran pour la France où elle est aujourd'hui journaliste. Son style dépouillé et déterminé convient à ce genre de polar documentaire qui réussit à dévoiler des visages de ce pays. Je ne m'attarde pas sur les détails de l'intrigue somme toute assez convenus. Des femmes qui ont décidé de chanter seules publiquement sont enlevées et assassinées. Trafic, corruption et abus du pouvoir oppressant sont des ingrédients inévitables.
En fin de livre, quatre pages de vocabulaire persan et un aperçu des grandes dates historiques en Iran depuis 1977: concis et pratique, une bonne note pour les éditions Liana Levi.
Soyons positifs: l'accès massif des femmes à l’éducation, leur part de plus en plus active dans la cohésion sociale de la république (11 % de la population active), l’importance de leur rôle dans le développement du pays, laissent penser que leur émancipation n’est qu’une question de temps.
Le Zayandeh Rud, celui qui donne la vie, le fleuve qui traverse Ispahan, aurait été détourné et asséché par les hommes de la révolution islamique. Que celles qui donnent la vie à Ispahan fredonnent à nouveau le long de ses flots.[2]
En fin de livre, quatre pages de vocabulaire persan et un aperçu des grandes dates historiques en Iran depuis 1977: concis et pratique, une bonne note pour les éditions Liana Levi.
Soyons positifs: l'accès massif des femmes à l’éducation, leur part de plus en plus active dans la cohésion sociale de la république (11 % de la population active), l’importance de leur rôle dans le développement du pays, laissent penser que leur émancipation n’est qu’une question de temps.
Le Zayandeh Rud, celui qui donne la vie, le fleuve qui traverse Ispahan, aurait été détourné et asséché par les hommes de la révolution islamique. Que celles qui donnent la vie à Ispahan fredonnent à nouveau le long de ses flots.[2]
[2] Selon France 24, le fleuve coule normalement à Ispahan depuis fin 2011.
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