La tragédie est éprouvante, c'est un roman dur qui parle de peur et d'incompréhension, de haine et de folie sur fond d'expérience coloniale. L'atmosphère est hostile, le ton sec, à l'image du paysage, tandis que le monologue de Magda en souffrance se poursuit inlassablement, mené avec détermination par l'écriture d'orfèvre de l'âpre John Maxwell Coetzee dont c'est le second roman (1977).
Bien que ce récit soit une allégorie détachée d'une réalité historique précise, le politique et le social sud-africains y sont présents de façon indirecte, comme dans la plupart des livres de l'auteur, sous forme d'une méditation approfondie sur la violence, la honte, l'aliénation, la désagrégation de la vie morale.
Certains thèmes se répètent en variations comme s'il s'agissait d'une construction symphonique et les unités se succèdent dans un rythme qui semble presque incantatoire.
On regrettera que la quatrième de couverture de l'édition du Seuil révèle trop de la trame et de l'issue du récit : c'est totalement maladroit, surtout pour ce huis clos qui progresse pesamment, auquel l'indétermination des destinées aurait conféré de la vitalité à la lecture.
Dans mes notes de lecture, je retrouve trois titres marquants du prix Nobel 2003 : le grand Disgrâce (1999, prix Booker), Vers l'âge d'homme et celui que je me promets de relire Elizabeth Costello. Enfin, le recueil érudit et perspicace des chroniques littéraires sans complaisance De la lecture à l'écriture (2012) qui occupera une place de choix dans les bibliothèques des littéraires analystes.
On regrettera que la quatrième de couverture de l'édition du Seuil révèle trop de la trame et de l'issue du récit : c'est totalement maladroit, surtout pour ce huis clos qui progresse pesamment, auquel l'indétermination des destinées aurait conféré de la vitalité à la lecture.
Dans mes notes de lecture, je retrouve trois titres marquants du prix Nobel 2003 : le grand Disgrâce (1999, prix Booker), Vers l'âge d'homme et celui que je me promets de relire Elizabeth Costello. Enfin, le recueil érudit et perspicace des chroniques littéraires sans complaisance De la lecture à l'écriture (2012) qui occupera une place de choix dans les bibliothèques des littéraires analystes.
J'ai lu mon premier J.M. Coetze, contraint et forcé [ce n'est pas le titre!], en 2023, puisque "L'âge de fer" était au programme du Bac pour la spécialité... Latin (que j'ai passée cette année)! Dans ce titre aussi, le personnage principal est une femme, mais cette fois-ci une vieille femme malade qui attend, avec plus ou moins de résolution, la mort... tout en assistant comme "témoin" aux derniers soubresauts de l'apartheid. J'avoue qu'il ne m'était même pas venu à l'esprit d'en faire un billet.
RépondreSupprimerEst-ce que je vais avoir envie de découvrir le reste de son oeuvre? Je pense qu'il va me falloir quelques années pour avoir moi-même l'impression d'être "libre" (ou non!) de le lire... mais votre présentation me donne déjà un aperçu pour celui-ci, merci!
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Merci pour ces réflexions et désolé d'y répondre si tard (contraint aussi en quelque sorte). Ce n'est pas un auteur facile.
SupprimerBel été à vous.