O Paris, ville ouverte
Ainsi qu'une blessure,
Que n'es-tu devenue
De la campagne verte.
Te voilà regardée
Par des yeux ennemis,
De nouvelles oreilles
Écoutent nos vieux bruits.
La Seine est surveillée
Comme du haut d'un puits
Et ses eaux jour et nuit
Coulent emprisonnées.
Tous les siècles français
Si bien pris dans la pierre
Vont-ils pas nous quitter
Dans leur grande colère ?
L'ombre est lourde de têtes
D'un pays étranger.
Voulant rester secrète
Au milieu du danger
S'éteint quelque merveille
Qui préfère mourir
Pour ne pas nous trahir
En demeurant pareille.
Jules Supervielle - Paris (1942)
("Poèmes de la France malheureuse")
("Poèmes de la France malheureuse")
Nous qui ne sommes pas casqués
Ni bottés ni gantés ni bien élevés
Ni bottés ni gantés ni bien élevés
Un rayon s’allume en nos veines
Notre lumière nous revient
Les meilleurs d’entre nous sont morts pour nous
Et voici que leur sang retrouve notre coeur
Et c’est de nouveau le matin un matin de Paris
[...]
Paul Eluard - Courage (1944)
Merci.
RépondreSupprimerBruxelles est aussi sous haute surveillance, j'ai appris ça ce matin.
Bruxelles, pas le reste du pays. Le gouvernement conseille mais ne décide pas. Côté foot, la ligue ne prend pas la responsabilité d'annuler les matches et considère que c'est aux autorités publiques de prendre des décisions. Un exemple de cacophonie très belge.
SupprimerPersonnellement, je crois que si danger il y a, ce sera quand on ne s'y attendra plus, comme cela a toujours été le cas.
Que je me trompe ou pas, cela est triste et grave.
Oui, ça nous "tombera dessus" sans qu'on puisse rien prévoir. Maintenant, ne pas prendre de précautions serait très dangereux aussi et surtout... On s'en plaidrait!
SupprimerExcellent choix de poèmes! Merci
Je crains que la manière de frapper de cette mouvance terroriste soit difficile à contrecarrer. Mais comme vous le dites, il faut bien faire quelque chose et son possible. Je pense que les autorités tentent de le faire.
SupprimerBonne semaine. Vous êtes toujours de l'autre côté de l'Atlantique ?
Supervielle est magnifique dans ce poème
RépondreSupprimerJe suis comme Keisha j'ai entendu les menaces lourdes sur Bruxelles et je suis de votre avis c'est le propre de ces gens de frapper là où on ne les attend pas !
La cacophonie est même européenne hélas
Bruxelles est sur pied de guerre, tout est fermé, métro compris. Dans les régions, c'est moins aigu.
SupprimerLes autorités veulent éviter toute imprudence, on les comprend. Mais le climat devient lourd partout.
Et nous qui avons prévu un séjour à Paris dès le 15 décembre... Mais nous n'annulons pas. Jusqu'ici.
Bon week-end Dominique.
Merci pour ces deux beaux poèmes écrit en des temps tout aussi troublés. Comme mes camarades, j'entends les infos sur Bruxelles, les évènements de Paris incitent sans doute le gouvernement à déployer une panoplie de mesures, mais sauront-ils pour autant identifier la menace .... comme vous le dites le climat est lourd partout. Les cœurs aussi.
RépondreSupprimerIl y a, je pense, la volonté de conscientiser les gens qui doivent être vigilants, attentifs, tout autant que les forces de l'ordre.
SupprimerBon week-end, malgré tout.
Merci pour ces poèmes, magnifiques.
RépondreSupprimerJe crois que, connues ou pas, les menaces sont partout et quasi inévitables. Nous avons vécu ici, vous le savez, trop d'années d'attaques terroristes, ETA et autres. Jamais l'état de siège n'a été décrété, ni les frontières fermées. En fait-on trop?
Souhaitons de tout coeur que revienne une harmonie indispensable à des réflexions sereines.
Bon dimanche Christian.
En fait-on trop ? Hier, aujourd'hui à Bruxelles en tout cas, les autorités savent ce qu'ils font mais j'ai quelques doutes. Une petite piscine fermée hier, je ne sais plus où, c'est trop je trouve.
SupprimerIl faut, il faudra revenir à une réflexion sereine.
Merci et bon dimanche, Colo.
Cela m'a frappée, dimanche, de voir si peu de gens se promener, même dans les rues résidentielles, alors que notre quartier est calme. La prudence, oui, mais ne pas installer la peur !
RépondreSupprimerUn article intéressant traduit par Daardaar : http://daardaar.be/rubriques/travail-sante/la-peur-cest-surtout-dans-la-tete/
Merci pour le lien de l'article de Sara V. Je partage cet avis, et pour ma part je comprends mal le sentiment de peur face à ces événements.
SupprimerNous irons à Paris mi-décembre, nous n'avons rien décommandé suite aux attentats. Notre seule peur est de devoir aller vers une ville qui a le cœur en berne, qui n'a aucun air de fête.
Triste ce Bruxelles là : je comprends que les autorités soient prudentes, mais je ne comprends pas bien certaines mesures.
Je ne me souvenais plus de ce poème d'Eluard. Merci.
RépondreSupprimerJ'espère qu'il est un meilleur souvenir que les circonstances pour lesquelles je l'ai choisi...
SupprimerUn bon dimanche, Bonheur !