Isa est à son journal. Tandis que j'écris sur la table de la cuisine, la maison semble se réveiller sous les coups du vent. La cheminée fait son méchant loup, les volets grincent. On commence à entendre la pluie contre les vitres. Il ne manque qu'une flambée de bûches dont ma paresse va me priver (je n'ai pas encore fendu mon bois). Bon dieu, Martinu, des tonnes de littérature ne sont rien comparées à ce poème du réel – car je savoure vent et pluie comme on déguste des vers, aussi un peu avec l'oreille intérieure. La nature a beau être répétitive, il n'y a pas de banalité de la nature. Le vent et la pluie ne sont les voix de personne ; pourtant, nous les reconnaissons à chaque fois comme des voix intimes. [...].
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... si j'y croyais, je pourrais recommander à un enfant de ne jamais s'obstiner, d'attendre que les événements viennent à lui plutôt que lui à eux. Un peu de taoïsme ne nuirait pas si nous vivions dans une société pacifiée. La nôtre est un champ de batailles où personne n'est jamais content, où chacun veut tout et son contraire, une meilleure protection sociale mais moins d'impôts, l'égalité pour tous mais des privilèges pour soi, etc. Plaignons surtout ceux qui veulent être gouvernés sans se gouverner eux-mêmes, comme disait Platon à l'aube de la démocratie.
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[...]. Comme je te l'ai dit, je ne suis pas encore sûr d'expédier ma lettre, auquel cas elle n'aura été écrite que pour moi et pour Isa. Un peu tordu, non ? Non. Écrire pour soi est une façon de sauver quelques souvenirs de la confusion ; également de s'obliger à formuler des idées faisant office de miroirs grossissants. Après, on peut en faire ce que l'on veut.
Georges Picard - Merci aux ambitieux de s'occuper du monde à ma place
Je pourrais tenter à nouveau? Mais ses livres sont au fin fond du magasin de la bibli, et je dois y envoyer les bibliothécaires...
RépondreSupprimerSi je vous comprends bien, les bibliothécaires rangent les livres de Picard dans des endroits pas facilement accessibles ? Je parie qu'ils/elles se feront un plaisr de les denicher, mais ne vous laissez pas influencer par mes posts (je les choisis convaincants), lisez ce que vous aimez et tant pis si cet auteur n'est pas votre tasse de thé !
SupprimerBonne journée !
l'extrait me convainc encore plus j'ai noté cela et j'espère que ma bibliothèque l'a acheté
RépondreSupprimerAh bien, j'espère qu'il vous agréera.
SupprimerJ'ai commencé à lire "Le bruit et la fureur" pour enfin concrétiser le projet Faulkner. Je comprends ce qu'on dit à propos de la difficulté d'entrer dans ce récit : sans l'introduction du traducteur,je crois que je n'y comprendrais pas grand chose.... J'y reviendrai.
Bonne journée.
Le premier extrait est poétique, le deuxième sage, le dernier m'est familier.
RépondreSupprimerLe triplet philanthrope de ce grognon.
SupprimerJe suis complètement d'accord avec le dernier extrait et les deux précédents me donnent vraiment envie d'essayer cette lecture.
RépondreSupprimerComme j'ai répondu à Keisha, les extraits sont plutôt le reflet du Picard «positif». Le lire implique de faire avec son côté râleur et critique. Je vous souhaite une bonne lecture si suivez le projet.
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