"Comme bien du monde, j'ai passé des années dans ma ville sans rien regarder, ainsi qu'on le fait quand on ne trouve rien à remarquer dans son "lieu de naissance" parce qu'il est si banalement familier qu'on y "habite", on ne le "visite" pas. C'est un décor quotidien qui ne méritait ni admiration ni critique.
Qui va à l'école en s'étonnant de la découpe hardie d'un balcon de ferronnerie ou la frise art-déco de mosaïque, courant sous une rangée de fenêtres ? Des noms et dates figurant sur les pierres angulaires ? Qui va en ville retrouver ses amies chez le glacier et s'émeut de façades à colombages, de frontons armoriés, de fontaines coulant de joie ? Qui a le cœur frappé d'émotion devant un panorama qu'il s'attend à trouver là puisqu'il y a toujours été [....] ?"
Edmée De Xhavée - Une enfance verviétoise (2013)
Une manière de ne pas laisser disparaître les souvenirs est de les écrire. Mieux de les publier. Lors de courts séjours de retour au pays, Edmée de Xhavée se le répétait : "La Belgique en été, c'est or et émeraude. Un joyau mi-barbare mi-vénitien. L'herbe a la beauté sauvage d'Érin et les contre-jours ont un pourtour doré et poudreux". À l'étranger, quelque chose fait défaut : "les pays neufs ne vous laissent pas regarder bien loin dans les pas de ceux qui étaient là avant" et sont possiblement "terre d'écueil".
Sur un ton vivant, quelquefois amusé, l'auteure fait revivre sans afféterie la Verviers qu'elle a vécue durant les années 1960 : "Rien ne disparaît vraiment. Il suffit de vouloir le transmettre". Merci à elle.
Ses autres livres, souvenirs, nouvelles et policiers.
Quelle surprise, merci mille fois, et surtout d'avoir apprécié ces souvenirs! J'avais envie de les sauver comme on colle des photos "pour plus tard"...
RépondreSupprimerEt bien vous avez votre bel album en mots !
SupprimerJe ne connais pas bien Verviers, sinon pour y aller de temps en temps pour des visites familiales. Ou quand je pars en balade vélo pour un aller-retour : la route est agréable (et plate). L'ennui est qu'au retour je dois me farcir la remontée vers mes hauteurs de Liège...
Bonne journée.
J'aime énormément les souvenirs d'enfance surtout lorsqu'ils ouvrent la porte à une atmosphère, à la découverte d'un métier, d'un lieu
RépondreSupprimerOui, c'est vrai, j'ai lu un proverbe africain qui dit : "Pour qu'un enfant grandisse, il faut tout un village."
SupprimerÀ bientôt Dominique.
Des souvenirs qu'on a envie de découvrir :))
RépondreSupprimerPasser sans regarder : on manque souvent de curiosité pour les lieux familiers. Ce bel extrait me parle fort, et comme je ne connais pas Verviers, je partirais volontiers à sa découverte avec Edmée la conteuse.
RépondreSupprimerVerviers a bien changé depuis le temps que conte Edmée, elle vous le dira.
SupprimerBon dimanche Tania.
J'aime les souvenirs, mais je voudrais en savoir plus pour lire ce livre , est ce juste l'effet du retour vers un lieu familier?
RépondreSupprimerNon il ne s'agit pas de cela mais d'un vrai livre de moments d'enfance que revit l'auteure. Le lieu, bien entendu, est évocation pour ceux qui l'ont connu, mais je suis sûr que toute occidentale née en ces temps-là s'y retrouvera : l'école, le cinéma, la famille, tout était autre.
SupprimerC'est sur son blog que le hasard m'a fait atterrir sur la piste d'Edmée. Et j'ai été plus qu'heureuse de rencontrer une écrivaine pleine d'empathie et de talent, loin des clichés des "écrivains" que j'avais eu l'occasion de rencontrer dans mon petit coin de Wallonie. Edmée, c'est la vraie chaleur humaine communicative, celle qui trouve toujours une réponse attentive aux questions que nous lui posons après avoir lu ses textes qui font tellement réfléchir mais qui sont aussi pleins d'humour. Edmée, tu mérites bien cette place au soleil que Christw t'attribue en ce jour. Amicalement !
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