"Je pense qu'il n'y a pas de mauvais livres pour les enfants. Ce sont fadaises, snobisme et sottise. Des adultes trop bien intentionnés peuvent facilement détruire l'amour de la lecture chez un enfant. Il faut que nos enfants posent un pied sur l'échelle de la lecture : tout ce qu'ils prendront plaisir à lire, échelon après échelon, les élèvera vers la culture."
Neil Gaiman
(texte complet en ligne)
oh que voilà un avis que j'aime et l'image est belle : un échelon à la fois vers la culture, la lecture
RépondreSupprimerJ'ai été bénévole en bibliothèque et il y a deux sortes de parents : ceux qui veulent faire lire de VRAIS livres donc pas de BD pas de polars et ceux qui pensent "ah non c'est trop difficile pour mon enfant" en général les deux sont à côté de la plaque
les faire vivre environnés de livre voilà la bonne méthode, ils piochent, ils essaient, ils éliminent, ils choisissent bref ils deviennent lecteurs
L'avis avisé d'une bibliothécaire donc. Merci !
SupprimerC'est ainsi que j'ai appris à lire, en bibliothèque. Peu de livres à la maison mais une mère compréhensive qui me laissait à la bibli tous les samedi après-midi pour que je lise.
SupprimerPlus tard, quand j'étais libraire, j'ai noté ceci dans mon carnet :
Une adolescente d’une douzaine d’années entre et demande : elle n’est pas là ma copine ? J’étais seule avec M. qui lui dit : non, pas aujourd’hui. Ah… elle fait demi-tour, deux pas, revient et dit : Je peux quand même descendre en bas ? Oui bien sûr, vas-y. Quelques minutes plus tard je la rejoins pour travailler et la vois, seule, aimantée par une BD. Elle m’entend, lève les yeux d’un air craintif. Je fais comme si je ne la voyais pas pour la laisser lire tout son soûl à l’œil. Le désert de l’enfance est vibrant de miracles infimes et je pense à cette phrase d'André Dhôtel* "Sa vie ressemble à un beau livre déchiré". Je suis incroyablement heureuse et infiniment triste. Il faut à tout prix préserver la solitude de l’enfance pour consacrer ses hivers à se souvenir des lumières imprévisibles d’un livre, donner une matière à la mémoire, aider à se forger de beaux souvenirs.
Merci beaucoup Pascale pour ce beau témoignage, ce sentiment auquel je souscris entièrement.
SupprimerEt je crois me reconnaître dans l'enfant seul et silencieux qui connut des heures inoubliables par les lumières imprévisibles des livres.
"Vous apprenez que tous les gens autour de vous sont des moi, eux aussi. Vous êtes quelqu’un d’autre et, lorsque vous regagnez votre propre monde, vous allez en être
RépondreSupprimerlégèrement changé."
Un argument essentiel parmi d'autres dans cette conférence - merci pour le lien - qui est un très bel éloge de la lecture, et en particulier de la lecture de fiction, que Neil Gaiman défend avec éloquence. J'aime aussi les "obligations" dont il charge les adultes.
Je me suis beaucoup occupée de la bibliothèque de mon école et j'y ai forcément repensé en le lisant. Bon dimanche !
C'est pertinent de souligner les premières découvertes du moi des autres. Cela me rappelle des expériences de psychologie cognitive détaillée dans le livre "La madeleine et le savant" (André Didierjean) où j'avais été étonné du "nombrilisme" initial du tout petit.
SupprimerVous avez eu la chance de travailler dans une bibliothèque, j'ai beaucoup de respect pour les personnes qui se dévouent bénévolement ou non pour la lecture.
Je garde un souvenir presque tendre d'une douce dame qui s'occupait de la bibliothèque communale et mettait de côté les livres de mes auteurs préférés à dix ans. Elle souriait, rassurante, lorsque ma mère s'inquiétait de me voir lire des "Sylvie" après la série des "Bob Morane" ou "Nick Jordan"...
Bon dimanche !
La lecture et les enfants... sujet difficile sur lequel je travaille tous les jours... et je crois que plus j'avance, moins j'ai de réponses et encore moins de solution miracle pour les amener à la lecture ;-)
RépondreSupprimerSans y être confronté au plan professionnel, je constate la difficulté d'amener les jeunes à la lecture. Déjà petit, peu d'enfants lisaient autour de moi.
SupprimerJe ne crois pas non plus que la situation soit perdue pour un adulte s'il n'a pas lu dans sa jeunesse. J'ai près de moi un cas qui prouve le contraire et de façon éclatante.
Je vous souhaite tout le courage possible...
j'ai adoré ce texte et je remarque à chaque fois que je vais en bibliothèque combien les enfants sont absorbés par les livres
RépondreSupprimerMerci de me l'avoir indiqué, bonne journée Luocine.
SupprimerJ'aime ce blog : je le mets en lien chez moi !
RépondreSupprimerBonne journée !
Merci et bonne soirée !
SupprimerDes adultes passeurs/ouvreurs de chemins plus que prescripteurs.
RépondreSupprimerPlus tard ça paye : je ne suis jamais aussi heureux que lorsque je parle livres avec notre fille aînée et qu'elle me conseille des livres ;-)
Prescrire des livres serait arrogant, passer/ouvrir n'empêche pas les (bons) conseils.
SupprimerEn grandissant les enfants deviennent des passeurs/ouvreurs à leur tour et le monde va à la page...