26 juillet 2024

La der des ders pour les jeunes

Illustrations de Édouard Groult

Merci aux éditions Sedrap qui, sollicitées par Babelio, ont prestement corrigé leur distraction (voir billet du 17 juin) et me permettent de vous proposer un compte rendu de "Petit-Jean des poilus" de Michel Piquemal (Masse Critique Jeunesse de mai).

Le livre est dédié à Louis Pergaud, l'auteur de "La guerre des boutons", fauché en 1915 par la Grande Guerre. Le livre, destiné aux 8-12 ans, comporte deux parties. 

D'abord l'histoire de Jean, dix ans, qui loge avec sa grand-mère à quelques kilomètres du front. Des soldats sont envoyés en repos au village pour quelques jours, dont un sergent, Monsieur Jean, qui reçoit l'hospitalité dans leur demeure. Jean lui laisse son lit et dort avec sa grand-mère. Le père du gamin est mort peu après sa naissance, de sorte que l'amitié avec ce brave poilu le comble de bonheur. Les voyant tout le temps ensemble, on finit par surnommer le garçon Petit-Jean. Puis retour au front... De nouveau au repos, fatigué et amaigri... Au front encore... Vous devinez la suite.

La seconde partie du recueil reprend quelques lettres, correspondance de soldats avec leurs proches. Il est pénible de lire les intarissables espérances de gens qui s'attendent et qui furent vaines, la faute à un tir ennemi, une explosion d'obus ou des gaz létaux.
Extrait de lettre : Josette à son mari Émile Louis D. (28 juin 1916)
[...] 
Mon amour, quand seras-tu à mes côtés, quand aurai-je le bonheur sans égal d'avoir mon tant Aimé ? Il me tarde. Que je languis, mon chéri !
Bonsoir, à demain, j'ajouterai à cette lettre un petit mot. Reçois tout mon cœur dans un long baiser. Grosses bisettes de ton lutin. Ta grande chérie qui t'aime.
[Mot ajouté]
Le 29 juin 1916, 7 heures et demie
Reçois de Pierrot et de ta femnotte beaucoup de bisettes. Nous ne t'oublions pas un seul instant et nous joignons toute notre tendresse. Ta tienne Josette. 
[Émile Louis mourra au combat en août 1917, sans savoir revu Josette et Pierrot.]
Porte-plume réalisé dans les tranchées avec des douilles.

Un livre soigné (petit format carré, feuilles satinées, reliure solide), conçu pour expliquer et transmettre aux plus jeunes le souvenir de cette guerre, dont on disait, à l'Armistice de 1918, qu'elle était la dernière des dernières.

2 commentaires:

  1. Combien de lettres dont les destinataires ne reviendront pas. Et combien encore de morts et de mutilés puisque la der des der n'était bien sur pas la dernière, au contraire . Misère

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    1. Misère, c'est la triste réalité de la guerre et le sang versé en 14-18 n'aura pas suffi.
      Bonne journée (quand même).

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