1 octobre 2012

Diététique spirituelle 3 - Le lecteur rationaliste


Le corps ne peut produire tous les nutriments nécessaires à sa subsistance. Un effort est nécessaire pour les acquérir et il faut du temps pour les digérer et les mettre à profit. Les lecteurs rationalistes le savent et recherchent donc ce qu'il ne peuvent produire eux-mêmes. Puis ils remâchent un texte autant de fois que nécessaire jusqu'à assimilation.

Frédérique Pernin cite le philosophe Alain dans ses Propos sur L'Éducation: Le plaisir viendra à ceux qui auront vaincu l'amertume. Je ne promettrai donc pas le plaisir, mais je donnerai comme fin la difficulté vaincue; tel est l'appât qui convient à l'homme.

Et de conclure: Lorsqu'un texte satisfait aux exigences de l'esprit, il est souvent d'un abord déroutant, voire rebutant. Ainsi le plus difficile n'est pas de rencontrer un grand texte mais d'apprendre à l'aimer, d'apprendre à l'apprécier. Le plus difficile n'est pas tant de lire un bon livre que de savoir le trouver bon.

Les bienheureux qui opinent immédiatement savent de quoi il est question et connaissent ces joies-là. La lecture ne devrait engendrer ni indigestion ni grimace, mais sortir du coussin moelleux des livres commodes est quelquefois nécessaire pour nourrir la machinerie de l'esprit.

Alors les livres ? Évitez surtout la malbouffe !

Sur base d'un réflexion de Frédérique Pernin dans sa Petite philosophie du lecteur (Éditions Milan). 




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