Bref retour sur les lectures consolatrices d'une villégiature printanière météorologiquement détestable, dont un automne incongru aux portes de l'été ravive le souvenir glaçant. Il s'agissait d'une traditionnelle vague polar propre aux séjours de vain soleil.
Deux romans noirs émergèrent sans conteste et confirment l'estime vouée de longue date à leur auteur.
"Le manoir des immortelles" confronte à la mort en personne, faux en mains, qui décapite en série, d'un geste assuré, ample et fatal. Thierry Jonquet joue du funeste tout au long et c'est très bien jusqu'au dernier mot.
Quand arrive un nouveau Yves Ravey, s'y jeter sans arrière-pensée est une garantie solide contre le tumulte des rafales qui fouettent un balcon transi. Évitant tout "je" lourdingue, Ravey s'insinue adroitement dans les têtes d'un assassin et des proches de la victime : discours indirects, manipulations et esquives, le chat et la souris, une vraie merveille de roman noir qui rappelle la maîtrise de "Enlèvement avec rançon". Comme tout lecteur possède une veine cachée d'écrivain, la manière dont Ravey distille le suspense engendre une petite pointe de jalousie ; et chez Minuit, bien souvent, c'est un ton qui donne le la.
Parmi les lectures moins frappantes, je cite Paul Halter avec "La toile de Pénélope", dans la série des meurtres en chambres closes, où le mystère suscite l'engouement puis dépite par une solution tirée par les cheveux, peu crédible.
Puis avec Patrick Pécherot, "Les brouillards de la butte", celle de Montmartre, avec un cadavre et de l'argot qui fonctionnerait mieux au cinéma avec Blier-Audiard. Vous croiserez Jean Breton dans cette histoire censée raconter les premiers temps de Léo mallet (Nestor Burma) à Paris.
Avec Ravey, je ne suis jamais déçue.
RépondreSupprimerL'écriture «comportementaliste» de Ravey fait merveille. Il est maître du genre court, tendu.
SupprimerLes deux auteurs mis en avant font partie de ceux que j'apprécie fort dans ce genre. A chacun sa manière, excellente.
RépondreSupprimerOui, les manières diffèrent, Jonquet plus traditionnel. On ne s'ennuie avec aucun des deux.
SupprimerRien de tel qu'un polar pour oublier l'automne derrière les carreaux !
RépondreSupprimerSi j'en crois la météo, il va falloir s'armer de polars pour les prochains jours ;-)
SupprimerRavey... Connais pas. Allez, un projet de lecture en plus.... Merci et très bon dimanche.
RépondreSupprimerTrès bon dimanche Bonheur !
SupprimerBonjour Christw, Jonquet et Ravey, deux très bons choix. J'ai aimé les deux romans avec une préférence pour le Jonquet http://dasola.canalblog.com/archives/2009/09/07/ Bonne journée.
RépondreSupprimerJe vais voir tout de suite ce que vous en dites. Bonne journée, bonne semaine !
Supprimerah chic un Jonquet que je n'ai pas lu !
RépondreSupprimerJe sais que vous appréciez Jonquet, alors content de vous indiquer celui-ci.
SupprimerOh j'espère que vous avez tout de même pu faire quelques agréables promenades.
RépondreSupprimerYves Ravey est sur ma liste "à lire" depuis vos billets précédents... mais il n'y est pas seul.
Il s'agit d'un séjour qui remonte déjà à la fin avril, mais j'ai pris du retard dans les billets... Je ne vous cache pas que trouve du charme à la Mer du Nord par ce temps.
SupprimerRavey ou un autre : les piles à lire diminuent-elles jamais ?
Bonne soiree Tania.
Jonquet, c'est une valeur sûre ! Je suis une inconditionnelle. J'ai eu le chance de le rencontrer à "Etonnants voyageurs", une année, peu de temps avant sa mort. Un homme agréable, accessible, qui donnait envie de lire ses livres !
RépondreSupprimerSinon, l'image du balcon transi m'a donné des frissons. Je ne veux même pas savoir où se trouve cet endroit maudit ;-)
Oh le balcon se situe dans un endroit charmnant face à la mer du Nord, mais. lorsqu'il fait tempête...
SupprimerUne belle oeuvre en noir Jonquet, oui.
Hum, lA chance, c'est mieux ;-)
SupprimerMais il est vrai que les tempêtes, cela peut être beau aussi (et c'est la Bretonne qui parle !).
Dans le bruit assourdissant des hélicoptères qui passent juste au-dessus de chez nous pour éteindre un grand incendie de forêt, je vous avoue que je ne connais ni l'un ni l'autre, mais je note (Ravey, Jonquet, Ravey, Jonquet..ça c'est pour ma mémoire,!!) pour les longues après-midi de trop chaudes.
RépondreSupprimerJ'aime également beaucoup observer la mer par mauvais temps.
Bonne soirée Christian.
Chacun son lot. Les pompiers pour le feu chez vous, les pompiers pour les crues en Belgique. Vous attendez les grandes chaleurs, nous nous demandons s'il pleuvra.
SupprimerNous avions prévu de partir une journée au soleil : au lever il fait très gris. La ritournelle.
À bientôt Colette.