Avec son allure révérencieuse toujours portée vers la génuflexion et sa capacité à surmonter n'importe quel cataclysme affectif, il représentait une espèce destinée à gouverner la terre. Avec son index hypocrite, qui ne pointa jamais personne de face ni horizontalement, à peine levé vers le ciel avec son ongle poisseux, il pourrait décider, dans un vote démocratique, du destin d'un peuple. Ce bonhomme aux os arqués, au visage triste et au pénis de canari était capable de prostituer une femme et de condamner un Dieu à l'esclavage, le transformant pour l'éternité en gardien de l'univers.
Nietzsche s'était trompé. L'homme n'est pas un pont entre le singe et le surhomme, mais entre le singe et le petit homme.
Très précis et amusant cet extrait!
RépondreSupprimerCela fait craindre quand même pour nous-mêmes, post mortem:-)
Quelques personnages pas reluisants bien cernés dans ce récit.
SupprimerBel été Colette.