"Le cas de conscience resurgit plusieurs fois par jour. En réalité chaque fois qu'après avoir jeté la couche souillée, coulante, puante et jaune, on sent posées sur soi la dépendance vulnérable, la confiance innocente du bébé. Comment concilier la puissance de l'avenir qui pulse dans ce cœur et dans ces yeux et la conscience toujours plus pesante de la poubelle qui se remplit, inexorablement, des quelque 5000 couches qui seront nécessaires jusqu'à sa propreté ?"
Arthur Lochmann - "Couches pour bébé, le soin contrarié" (article Philosophie Magazine, juin 2022)
Rien qu'en France, 3,5 milliards de couches seraient utilisées chaque année. Bref, changer la couche de bébé, c'est prendre soin de l'avenir en le détruisant. Et le problème des couches compostables est que la norme actuelle applicable aux matières fertilisantes n'autorise pas les déchets humains parmi les composants. Sur ce point , il semble qu'on travaille, qu'on cherche.
Lochmann poursuit : "Tel est le produit restitué à la terre après l'extraction intensive des ressources pétrolières nécessaires à la production de plastique : une masse de déchets inertes et stériles, submergeant sa surface d'enveloppes vides de tout contenu. Ceci à l'exception notable des couches jetables, lesquelles ont pour fonction même de se remplir de contenu avant d'être jetées. Prendre, prendre le plus vite possible et ne rien rendre que de la merde emballée."
Je vous laisse découvrir, si vous le souhaitez, les conclusions un peu plus philosophiques, de cet article pertinent.
J'avoue que c'est une question sur laquelle je ne m'étais pas penchée... Bien des interrogations, en effet. Pour les protections 'féminines', des solutions ont été trouvées, mais pour les couches bébé, y -a-t-il des recherches? Sans revenir aux couches coton d'il y a des décennies...
RépondreSupprimerL'article n'entre pas dans les détails des solutions envisagées entre les fabricants, les crèches et entreprises de compostage, mais il y a des recherches.
SupprimerJ'ai pris ma calculette pour tenter d'imaginer ce que représente en volume 3,5 milliards de couches déposés devant le bâtiment : on ne verrait plus le soleil, même pas au 12è...
C'est tout à fait intéressant, cette réflexion. Après les couches lavables d'il y a des décennies, la couche jetable est apparue comme une libération pour les Mamans et maintenant, je connais plusieurs jeunes Mamans qui utilisent à nouveau des couches lavables ; les mêmes, souvent, suggèrent à leurs petits garçons et à leurs compagnons d'aller faire pipi dans le jardin...
RépondreSupprimerBonne journée !
Retour au naturel !
SupprimerAu départ, l'article sur les couches jetables m'avait accroché car j'avais constaté lors de visites à l'hôpital combien les infirmières s'irritaient, à juste titre, d'appels répétés de personnes âgées pour aller sur la panne. Elles recourent alors souvent à des langes pour alléger la charge de travail.
Bon week-end.
Un bref essai de calcul mental semble montrer que les couches comptabilisées ne concernent pas seulement les nourrissons (jusqu'à 3 ans), mais sans doute les incontinents (plus ou moins) âgés...: ne faudrait-il pas que nos quelque 750 000 nourrissons annuels utilisent environ 40 couches par jour? (ou alors, je me suis trompé dans la place de ma virgule...).
RépondreSupprimer(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola