Je ne connaissais pas du tout cet écrivain d'origine italienne, né près d'ici (Liège Seraing) et il est amusant de noter que j'ai trouvé ce roman à trois cents mètres, au hasard de la bibliothèque du quartier. Giuseppe Santoliquido, écrit en français, ne vit pas de sa plume, mais ses qualités m'ont touché, grâce à sa poésie et une grande sensibilité, le soin prêté à l'écriture qui, malgré quelques longueurs, vaut largement celle d'auteurs plus renommés.
Le cadre partiellement imaginaire du roman, les personnages et le village italien dans la Basilicate où il situe le récit, s'inscrivent dans une histoire criminelle qui eut lieu dans les Pouilles en 2010, la disparition de Sarah Scazzi, quinze ans. Il serait dommage de s’enquérir d'informations sur ce fait divers au risque de gâcher la part de tension et d’incertitude d'une progression captivante bien maîtrisée par le romancier. Pour ma part, j'ai lu ce livre sans rien consulter du sujet pas plus que la quatrième de couverture ; dès les premières pages, j'ai apprécié la délicatesse du trait, les belles inspirations du Sud italien et l'aspect très humain dans lesquels baigne un récit qui ne tient finalement que peu, selon moi, du récit policier traditionnel au rythme généralement plus rapide. "L'été sans retour", nommé pour le prix des Lycéens, est présenté par l'écrivain dans une brève séquence filmée, de manière simple et authentique, un peu scolaire, mais très rafraîchissante en regard de certaines médiatisations littéraires.
Politologue spécialiste de l’Italie, essayiste, passionné par l'Afrique, Giuseppe Santoliquido est romancier et nouvelliste. "L'été sans retour" (2021) est le premier de ses livres à connaître un succès d'ampleur. Il y dénonce une presse italienne choquante, particulièrement la télévision, qui, lors des événements d’Avetrana, chercha surtout à faire du spectacle.
Chacun(e) trouvera son interprétation de cette histoire dramatique émaillée d'interrogations, de considérations amères, radieuses aussi quelquefois, du narrateur Sandro, personnage entièrement romanesque dont le rôle est marginal dans l'affaire criminelle qui se déroule dans le village, mais dont le regard porté sur ses acteurs est essentiel, car cette famille l'avait adopté à la mort accidentelle de ses parents : "J'essaie de comprendre après tant d'années. De percer ce manque de volonté qui empêche de résister à l'appel de la haine, retournant tant de belles âmes en une horde de soldats fielleux. Par moments, je me dis que c'est inutile. Que l'Homme est une énigme, dont les desseins du cœur demeurent enveloppés par d'épais mystères."
"Les hommes sont indissociables de la nature qui les a vus naître
et dont ils sont le portrait le plus fidèle, effrayante de beauté et d’âge."
Un extrait prochainement.
Bon retour estival!
RépondreSupprimerFinalement, ce livre est dans ma bibli la plus fournie, et c'est noté. J'aime bien ces découvertes.
Merci !
SupprimerJe vous souhaite de trouver dans cette lecture autant de plaisir que moi.
Contente de vous voir de retour, surtout pour nous faire découvrir un écrivain que je ne connais pas du tout.
RépondreSupprimerMerci Sibylline, notre santé (celle des proches affecte) dicte parfois des retraits que l'on préférerait éviter.
SupprimerSantoliquido, un Italien très belge, n'est pas très connu ; "L'été sans retour" a reçu un accueil très favorable (presse, lecteurs et lectrices).
Ravie de vous retrouver en ligne avec cette critique des dérives de la presse m'intéresse - je note ce titre.
RépondreSupprimerSantoliquido... Son nom me disait vaguement quelque chose, et puis j'ai trouvé dans sa bibliographie cette nouvelle publiée dans le cadre de la Fureur de Lire, qu'on peut lire ici : https://objectifplumes.be/doc/jusquau-bout-du-reve/
Bonjour Tania. Merci du tuyau, je n'ai encore rien lu d'autre de cet écrivain, je vais aller voir "Jusqu'au bout du rêve" : j'ai téléchargé le PDF et je reconnais bien ces petits livres distribués dans les bibliothèques lors de la Fureur de Lire.
SupprimerLe "qui" devant "m'intéresse" s'est perdu - j'aurais dû me relire plus attentivement avant d'envoyer mon commentaire, désolée.
SupprimerOui, ces plaquettes qu'on lit et qu'on remet en circulation, le plus souvent.
Qu’importe, je suis si coutumier des mots/lettres qui restent dans le clavier...
SupprimerJ’ai trouvé la nouvelle de Santoliquido très réussie. Merci vraiment de l’avoir indiquée !
Bonjour Christian, ravie moi aussi de vous retrouver, c'est bon signe-santé.
RépondreSupprimerJ'ai écouté, après avoir lu votre billet, Santoliquido (un nom de famille difficile à porter, le pauvre;-)) , un belle voix, lecture qui donne fort envie.
Merci pour cette découverte, dénoncer les media me tente toujours.
Je vais lire l'extrait qui suit.
Merci Colette.
SupprimerLa critique de la presse spectacle n'est pas centrale mais revient régulièrement dans le récit.
Et bonne lecture si vous trouvez et décidez de lire le roman (Il est un peu cher en ebook).
Bonjour Christw, un roman (publié depuis en poche) que j'ai vu pour la première fois il n'y pas longtemps, dans les mains d'un monsieur dans le métro. J'ai été interpellé par ce nom de famille "Santoliquido". Je me suis demandée si j'avais bien lu... Je le note car le sujet m'intéresse. Bon après-midi.
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