Chaque année, je l'observe en questionnant mes élèves. Je leur demande de me citer un immense roman de la littérature. En réponse, j'ai toujours droit à un Hugo ou un Flaubert. Aussitôt, je les interroge : ont-ils aimé le livre qu'ils viennent de nommer ? Deux possibilités : soit ils l'ont détesté, soit ils ne l'ont pas lu ! Mais alors, pourquoi le désigner ? Parce que le « on », c'est-à-dire ici le professeur de français et la société derrière lui, reconnaît ces titres comme étant des chefs-d'œuvre ! Pourquoi ne désignent-ils pas un roman qu'ils ont véritablement aimé ? Cela ne leur vient même pas à l'idée, a fortiori si l'auteur est considéré comme grand public.
[...] Heidegger l'appelle la « dictature du On ». Concrètement, elle s'exprime en ceci que nous recevons du dehors, de la société, les règles morales, esthétiques, politiques, etc. Tout un monde nous précède dont nous reprenons les codes. [...].
Marianne Chaillan - "Écrire sa vie" (Les Éditions de l'Observatoire, 2024)
Un compte rendu complet prochainement.
Peut-être est-ce cet "immense" qui les pousse à citer les grands classiques ?
RépondreSupprimerCurieuse de lire votre compte rendu, en particulier pour les éléments de réponse à la question du bandeau. Bon quinze août !
D'abord, à défaut d'un bon 15 août, je vous souhaite un bon week-end !
SupprimerOffert par un ami du groupe où nous tentons de philosopher modestement chaque semaine, ce livre s'inspire de la pensée de Spinoza. Ceci vous mettra sur la piste d'une partie des réponses à la question du bandeau.