"[...]. Ce mélange d'obéissance et d'irrespect fut difficile à sauver quand le philosophe [Alain] se fit canonnier. Il le sauva pourtant. Soldat volontaire, discipliné, qui jugeait ses chefs et ne flattait point, il apprit à haïr la guerre, non pas tant pour ses dangers (il était courageux par nature et doctrine), que pour l'esclavage où elle rejette les citoyens qui s'étaient crus libres. Il en vint à penser que la guerre et sa préparation sont les plus grands maux de nos sociétés. En temps de guerre les tyrans sont au-dessus de tout contrôle. Et même en temps de paix, qui décide des armements ? Qui des effectifs ? Qui des alliances ? Un petit cercle d'hommes que l'on dit compétents et qui mettent des lieux communs en discours. Des millions d'autres, sur lecture d'une affiche, graisseront leurs bottes. [...]" [p XIII]
André Maurois - Extrait de la Préface aux "Propos" d'Alain [Émile Chartier] dans l'édition de 1956 de La Pléiade.
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| Paul-Anastasiu - Le Poilu |
Ayant acquis d'occasion un exemplaire légèrement défraîchi des "Propos" d'Alain (en Pléiade), j'y musarde et y trouve quantité de textes courts d’une déconcertante actualité. Je propose de partager prochainement quelques aperçus de l'essayiste, au fil du temps et de mes humeurs.

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