En feuilletant le volume à sa réception, on se dit que les livres ne sont pas seulement affaire de lecture, les images et bonnes reproductions photographiques font aussi leur valeur. Ce ne sont qu'excellents clichés animaliers dans "Le lièvre invisible" et les petits textes concis clairsemés parmi les neiges splendides, rocailles et mélèzes dorés sont sources d'informations édifiantes.
Nous apprenons que le lièvre variable, blanc l'hiver, brun gris en belle saison, fait partie des animaux légendaires tels le lagopède, le renard polaire et les rennes, rescapés du retrait des glaciers quaternaires qui recouvraient l'Europe septentrionale et les Alpes. Il se nourrit en hiver de tiges ligneuses, comme l'aulne vert, qu'il digère grâce à ses capacités de cæcotrophe, c'est-à-dire qu'il mange ses crottes transformées dans le cæcum en concentré de protéines et vitamines. Pour résister au froid, il régule sa circulation sanguine aux extrémités de sorte que la température interne au bout de ses pattes peut descendre à 1°. Et vous le saviez peut-être, le lièvre mâle est un... bouquin.
Les auteurs sont Olivier Born, photographe animalier professionnel suisse et Michel Bouche, vétérinaire de formation, spécialiste du lièvre variable, qui étudie les mammifères des Alpes françaises.
Le 3 novembre 2019, Olivier Born écrivait : "Quand la tempête fait rage, quitter la chaleur du lit exige pas mal de motivation. Mais pour essayer de réaliser des images montrant l'incroyable adaptation au froid du lièvre variable, il faut aussi aller à sa recherche dans les pires conditions." Car l'ouvrage est le résultat d'une longue poursuite de l'animal discret à travers les années [depuis 1985 selon les notes datées] dans les Alpes occidentales. Le fruit non seulement de la chance et du talent, mais aussi de la patience et de la persévérance. Ceux qui se sont essayés à tenter le cliché d'un animal sauvage en liberté, ne fût-ce que dans leur jardin, savent de quoi je parle. Merci à La Salamandre de m'avoir envoyé le livre via Babelio.
Certaines photos dignes de prises en studio sont rarissimes, issues d'un tête-à-tête exceptionnel avec l'animal, à 2200 mètres d'altitude, que le chasseur d'images a vécu comme un rêve.
En hiver, la nourriture est rare et l'énergie précieuse : saviez-vous que celle nécessaire à ce petit animal pour fuir dans la neige, ajoutée à l'anxiété provoquée par une intrusion dans son territoire, peut lui être fatale ? Mille lièvres variables sont, hélas, prélevés chaque année en France par la chasse.
Tout en étant un cadeau de choix pour les naturalistes, le livre est accessible à toute la famille et des personnes moins concernées y trouveront peut-être une vocation. Les plus petits s'amuseront à découvrir le blanchon dans les nombreuses photos où il se fond dans le décor, pas simple même pour des yeux aiguisés.
Ne manquez pas le making-of du projet de ces passionnés.
Je crains beaucoup, je sors de la lecture de Pas de fusils dans la nature, et j'en sors effondrée.
RépondreSupprimerCraindre à juste titre, en effet. J'ai entendu justement hier un écologiste qui accusait une certaine chasse, cruelle et sans respect de l'animal. On poursuit même les blaireaux et lièvres dans leur terrier !
SupprimerMais rassurez-vous, ici c'est un très beau livre sur un petit animal incroyable où la polémique est laissée de côté. Admirons-le.
J'ai été un peu rapide, je me doute bien que ce livre est un hymne à la nature. Mais hélas il existe des gens pour oser chasser ces animaux... Dans mon département on chasse les blaireaux dans le terrier de façon cruelle, il y a actuellement polémiques et batailles auprès des autorités. En France on a un gros lobby de la chasse.
RépondreSupprimerC'était ce lobby qui était évoqué lors de l'émission sur FR5. C'est la même chose en Wallonie qu'en France. Voyez, par exemple,
Supprimerhttps://protectiondesoiseaux.be/les-derives-de-la-chasse-en-wallonie/
On sourit (jaune) du sarcasme en image de Sten.
Bonjour Christw, si je te lis bien, c'est un beau cadeau à faire en ce moment. J'admire beaucoup les photographes animaliers et puis ils me sont plus sympathiques que les chasseurs... Bonne fin d'après-midi et bonne fête de fin d'année.
RépondreSupprimerLe téléobjectif et les jumelles sont plus sympathiques que le fusil !
SupprimerUn beau cadeau en effet, c'est l'époque.
Content de te lire ici, Dasola, passe une belle fin d'année.
Belle couverture pour le livre de ce chasseur d'images ! Merci pour le lien vers la vidéo, c'est si beau, ces montagnes.
RépondreSupprimerC'est vrai la couverture est très réussie, c'est peut-être ce qui m'a fait choisir ce beau livre plutôt qu'un autre.
SupprimerJ'aurais aimé visiter beaucoup plus la montagne, c'est très exigeant physiquement et je ne sais pas si j'exaucerai ce vœu de me balader un jour dans ces neiges d'altitude.
Quelle merveille. J'ai visionné le making of, les expéditions du photographe, rudes, sûrement difficiles, mais quel résultat! Toute la patience du monde en effet.
RépondreSupprimerDans quelques documentaires à la TV j'ai pu observer ce lièvre, blanc comme neige, comment et où il cherchait de quoi se nourrir...
Merci beaucoup !
Je vous souhaite à Annie et vous une agréable fin d'Année, la meilleure possible.
Il est craquant cet animal ! Et bravo à tous les chasseurs d'images.
SupprimerMerci Colette, une belle fin d'année, à vous et vos proches de la part de nous deux.
Merveilleux... Une ode à la faune sauvage, à la nature, à la Terre.
RépondreSupprimerBon bout d'an !
Une bonne façon de terminer cette année particulière. À l'an neuf !
Supprimer