C'étaient des totems envoyés dans les âges. Ils étaient lourds, puissants, silencieux, immobiles : si peu modernes ! Ils n'avaient pas évolué, ils ne s'étaient pas croisés. Les mêmes instincts les guidaient depuis des millions d'années, les mêmes gènes encodaient leurs désirs. Ils se maintenaient contre le vent, contre la pente, contre le mélange, contre toute évolution. Ils demeuraient purs, car stables. C'étaient les vaisseaux du temps arrêté. La Préhistoire pleurait et chacune de ses larmes était un yack. Leurs ombres disaient : « Nous sommes de la nature, nous ne varions pas, nous sommes d'ici et de toujours. Vous êtes de la culture, plastiques et instables, vous innovez sans cesse, où vous dirigez-vous ? »
Sylvain Tesson - "La panthère des neiges" (Gallimard, 2019)
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J'espère que vous aurez la possibilité de voir le film aussi!
RépondreSupprimerC'est le film visionné il y a quelques temps qui ma amené à acheter le livre. Un grand film. Je devrais revenir vers le livre plus tard avec un compte-rendu.
Supprimerj'ai aimé ce livre mais c'est loin du plaisir de lecture du Léopard des neiges, sur un sujet identique un traitement nettement moins médiatique mais tellement plus fort si vous avez l'occasion de le lire je vous le recommande
RépondreSupprimerTesson décause un peu Matthiessen et le "Le léopard des neiges", pour lui c'est autant un livre sur le bouddhisme tantrique que sur la faune sauvage.
SupprimerComme j'ai appris en lisant S Tesson qu'il est partisan et excessif, je ne sais que penser de sa remarque. Pour moi, avec "La panthère", il est passé à côté d'un livre sublime (voir l'extrait) en se dispersant en petits coups de gueule, j'y reviendrai dans mon compte-rendu.
Je pars à la recherche du léopard de Matthiessen, pas dans ma bibliothèque. Merci de votre conseil.
Supprimerj'ai lu ce livre sans déplaisir aucun mais aussi sans aucune passion, je ne suis pas d'accord pour dire que Le léopard est un livre sur le bouddhisme qui est certes présent mais pas la valeur principale qui elle est la beauté de la nature, le courage des hommes et bien d'autres choses encore
RépondreSupprimerJe crois que Tesson se pose un peu en critique universel et il finit par déranger le cours de son texte. S'il a souvent raison, il est excessif je trouve. J'aime bien ce récit quand même, et je suis fasciné par le photographe Munier, ces affûts incroyables.
SupprimerJe n'ai pas lu ce livre de Tesson pour qui j'ai beaucoup d'affection car il est passionné par Homère, ce qui me fait lui passer beaucoup de choses... A lire les commentaires, il me semble qu'il me faudrait plutôt, si j'avais un peu de temps devant moi, lire le livre de Mathiessen plutôt que celui de Tesson.
RépondreSupprimerComme c'est réjouissant ces discussions autour des livres !
Bonne fin de dimanche !
Je devrais lire les deux pour comparer : "La panthère" m'a plu avec valorisation d'une notion que je voudrais mieux cultiver : la patience dans l'affût photo, l'attente, longue, sans certitude de quelque apparition espérée (cela fait du temps que j'ai abandonné ce genre de photos).
SupprimerBonne semaine à vous !
Il faudrait que je le relise !
RépondreSupprimerC'est le genre de livre qui se relit volontiers.
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