"Les premiers rangs passent devant l'estrade et exécutent leur salut – peut-être un contretemps réduit au plus strict minimum – à la manière que l'on attend d'eux. Mais lorsque le tour vient des « tête à droite » successifs du corps principal des nouveaux volontaires, il est patent qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Car, avant que l'ordre vienne, bon nombre de têtes sont déjà tournées vers la droite ; et non vers le brigadier qui salue, ni vers aucun des chefs aux visages rubiconds, mais vers Helen Atkinson qui est assise à côté de son père sur l'estrade de fortune parmi les dignitaires civils, à droite du point de salut. Dès qu'ils jettent un regard du coin de l'œil, ils doivent reprendre un regard normal. Et dès qu'ils prennent un regard normal, ils ne peuvent détourner leurs yeux. Hé ! n'est-ce pas une vision plus jolie que celle d'un galonné à médailles... ? Et attendu qu'ils sont même contraints de regarder en arrière, par-dessus leurs épaules, et non de désirer dépasser rapidement cet objet d'attention, toute prétention à maintenir la cadence ou à conserver l'alignement est abandonnée, les rangs de derrière marchent sur les talons de ceux de devant, quelqu'un trébuche, un fusil tombe – ce défilé tourne à l'abattoir..." [Traduit de l'anglais par Robert Davreu]
Graham Swift - "Le pays des eaux" (1985)
Anthony Osler - "Fenland Skies" |
il faut que je patiente je l'ai commandé d'occasion donc il faut qq jours
RépondreSupprimerJe vous en souhaite bonne lecture. Ce n'est pas un auteur toujours aisé à suivre, et il est prolixe. J'espère que ce titre-là vous plaira.
SupprimerSes nouvelles, j'ai lu les onze textes de "La leçon de natation", sont profondes, c'est-à-dire psychologiques (j'allais dire freudiennes). Il faut en trouver les clés.
Un extrait qui en met plein la vue, c'est indéniable !
RépondreSupprimer:))
Supprimer... c'est néanmoins loin d'être une histoire burlesque...