![]() |
L'ancienne salle d'autopsie rue Dos-Fanchon. |
Marque-pages
27 février 2025
Exploration en médecine légale
17 février 2025
Collector
![]() |
Par Beau Riffenburgh Sélection Reader's Digest - 2011 Adaptation française de "Titanic rememberd 1912-2012" publié en 2008 aux États-Unis |
***
13 février 2025
Hôtel de France
D'un geste du bras, j'arrêtai la femme de chambre qui portait ma valise.– Les anciennes chambres sont-elles toutes occupées ?– Oh! Non, monsieur ! Nous les donnons lorsque toutes les chambres modernes sont louées, et cette semaine, ce n'est pas le cas.– Alors, celle-ci, par exemple, est peut-être libre ?Par la porte ouverte, j'apercevais une de ces chambres que j'avais entrevues dans mon enfance et qui m'avaient fait rêver.Le parquet était fait de très larges planches usées et affaissées par le temps. Le lit – un lit «bateau» – paraissait plus élevé encore par l'édredon rouge qui le surmontait. Le coffre de la cheminée avait conservé ses boiseries Directoire aux lignes pures. D'autres boiseries plus anciennes, nettement dix-huitième, et empâtées de peinture, montaient jusqu'à mi-hauteur de la pièce. Une table ronde et un honnête fauteuil à oreillettes donnaient envie de lire « Le Constitutionnel ». La table de toilette, au marbre blanc, supportait une immense cuvette et un pot à eau ventru et minuscule. La cuvette devait absorber le contenu de deux pots à eau comme celui-là. Je n'ai jamais pu savoir exactement comment se lavaient nos pères qui utilisaient de semblables pots à eau.Une glace dorée, fort laide, était fixée au-dessus de la cheminée. Chaque siècle avait ainsi apporté sa marque à cette chambre. La dernière alluvion avait été la moins heureuse : elle avait apporté deux chromos de baigneuses.Mais, malgré cet invraisemblable mélange de styles, la chambre gardait sous ses solives apparentes, cet indéfinissable attrait qui s'attache aux choses du passé. Les murs, le cadre, n'avaient pas changé depuis deux siècles et quant au mobilier, à quelques détails près, l'ensemble était le même qu'en 1830. Bien des humains laissent aux vieilles chambres le curieux magnétisme de leurs souffrances et de leurs joies.Comme la fille, surprise, ne répondait rien, je répétai donc :– Celle-ci est peut-être libre ?
Yves Dartois - Extrait de "L'horoscope du mort" [p 28-29]
![]() |
Hôtel de France Montreuil-sur-mer |
12 février 2025
Le squelette des remparts
![]() |
Yves Dartois 1937, 156 pages (réédité en 1954) |
Tu tueras au bastion de Picardie et tu y verseras ton sang.Tu y connaîtras la fille des bardes.Près de toi, tu verras mort celui qui a volé ton âme.
![]() |
Les remparts de Montreuil-sur-mer © D'après une photo d'Émily T. |
6 février 2025
L'adolescence des submersibles
![]() |
François Guichard Éditions Locus Solus, 2024 410 pages |
23 janvier 2025
Le naufrage : ombres et certitudes
![]() |
Perrin éditeur, 2018 250 pages |
"Contrairement aux films Titanic de 1943 et A Night to Remember de 1958, il n’y a pas eu de panique. Au contraire, des hommes et des femmes de toutes conditions ont attendu stoïquement la mort. C’est peut-être pourquoi le naufrage du Titanic occupe une place si particulière dans la mémoire collective." (Gérard Piouffre)
S'il est un livre qui élucide exhaustivement et avec rigueur les questions que pose le naufrage du Titanic, celui que propose Gérard Piouffre émerge, car il dispose d'une vaste masse de documents dont témoigne la bibliographie en fin de volume. Historien de la marine, Chevalier de l'ordre du Mérite maritime, avec de bonnes connaissances techniques (bien qu'il ne soit pas marin), il objective impartialement les événements et le comportement de chacun à bord, qu'il s'agisse de richissimes passagers, de marins, officiers et matelots, ou d'émigrants.
Après avoir exposé de nombreux faits et aspects techniques dans les comptes rendus précédents ...
Dans les profondeurs du Titanic - Paul-Henri Nargeolet
Les enfants du Titanic - Navratil Élisabeth
Les secrets du Titanic - Rupert Matthews
... je vais, grâce à cet ouvrage, les compléter et revenir sur ceux que l'on a laissés dans l'incertitude ou dans l'ombre afin d'y apporter, pour la plupart, un éclairage définitif.
Les légendes – un sarcophage de momie jetant le mauvais sort, par exemple – et plusieurs prémonitions que manifestèrent certain(e)s sont abordées et démontées, mais libre à chacun d'y prêter foi.
Les rivets retrouvés cassés près de l'épave. Explication très détaillée de leur fabrication pour aboutir à la conclusion qu'il est difficile de conclure ce qui a provoqué leur rupture : s'il s'agit du choc avec l'iceberg ou avec le fond marin, le bateau heurtant celui-ci à 74 km/h (et non 50 km/h comme avancé dans le livre de Nargeolet). Mention de l'Explorer, bateau contrôlé et bien entretenu, aux tôles non rivetées mais soudées, donc plus solides, qui heurta un iceberg en 2007 et coula néanmoins malgré sa conception moderne adaptée à la navigation polaire : "Dans la lutte implacable du vaisseau d’acier contre le vaisseau de glace, ce dernier a toujours le dernier mot", écrit solennellement Piouffre.
![]() |
L'Explorer, en 2017, coula après avoir heurté un iceberg de nuit, sans pertes humaines. |
Sur le chantier britannique Harland & Wolff (les propriétaires du bateau sont américains, le savoir-faire anglais) où fut construit le Titanic, on déplora huit morts, ce qui est peu : "Dans les autres chantiers, on admet qu'un tué par tranche de 100 000 livres sterling dépensées est une norme acceptable". Cette façon d'envisager les choses est abrupte, mais fait tristement partie du monde industriel. Le Titanic coûta 1 500 000 livres sterling, l'équivalent de 150 millions de dollars des années 2000.
Les accusations d'alcoolisation de l'équipage et des officiers sont fantaisistes, le Titanic était le fleuron de la White Star Line et personne n'aurait osé enfreindre le règlement strict en buvant un seul verre en service. C'est l'avis formel de l'auteur.
Le Titanic se livrait-il à une course au record ? Au début du 20e siècle, le Ruban Bleu était décerné au paquebot ayant effectué dans le temps le plus court la traversée le l'Atlantique nord dans le sens est-ouest. Ce sont les navires de la compagnie britannique Cunard qui emportèrent ce trophée, réalisant la traversée en moins de cinq jours. Or ces "lévriers", à l'opposé des paquebots de la White Star, vibrent fort, sont effilés, donc sensible au roulis par mer calme, développent une puissance de 76 000 chevaux et leur consommation de charbon est énorme.
![]() |
Le Mauretania de la Cunard détenteur du Ruban Bleu de 1907 à 1929. |
Les trois géants de la White Star (Olympic, Titanic, Gigantic/Britannic) sont des paquebots différents, plus luxueux, leurs structures ne vibrent pas afin d'assurer le confort des passagers et ils développent dans les 46 000 chevaux, soit beaucoup moins que le Lusitania ou le Mauretania. Une arrivée à New York une nuit plus tôt aurait d'ailleurs été contre productive pour la compagnie, car des discours officiels, la presse et des curieux attendaient le bateau pour le lendemain matin. L'argument de la course au record tombe complètement. Mais il ne fallait pas traîner, c'est évident, vu l'ordre du commandant de maintenir la vitesse.
![]() |
©RMS Titanic, Inc |
![]() |
Le Californian, cargo mixte de 136 m, Royaume-Uni |
16 janvier 2025
Pour saluer David Lodge
![]() |
Payot & Rivages, 2019 -155 pages Traduit de l'anglais par Suzanne V. Mayoux et Martine Aubert |
![]() |
Méridienne-bureau, design de Philippine Hamen, pour la nouvelle "L'homme qui ne voulait plus se lever". |
8 janvier 2025
La veuve Claude
[La grand-mère maternelle du petit Patrick Nothomb veut un portrait où il pose avec sa mère Claude Lancksweert. Elle s'adresse au peintre bruxellois Edmond Verstraeten qui le réalise.]
"Par la suite, je me suis souvent demandé pourquoi ma mère déclarait ne pas aimer un tableau que je l'avais vue aimer au premier regard. Bien sûr, on pouvait interpréter cette attitude de façon banale : Claude n'aurait pas pris le risque d'apprécier une œuvre qui n'avait pas été cautionnée par un connaisseur, en pareille circonstance, on passe moins pour une simplette en n'aimant pas qu'en aimant. Mais je soupçonne un motif plus profond : ce qu'elle avait vu sur le portrait, c'était une femme consentante. Et en effet, le temps de la pose, un charme opéra entre elle et le peintre. De s'être pour ainsi dire surprise en flagrant délit de séduction sur la personne d'un homme qui n'était pas feu son mari, Claude avait eu honte. Détester le Verstraeten équivalait à nier cet écart qu'elle jugeait indigne vis-à-vis de son mari."
Amélie Nothomb - extrait de "Premier sang" (2021)
Je n'ai trouvé sur Internet nulle trace, sinon perdue dans des généalogies, de Claude Lancksweert, la grand-mère d'Amélie Nothomb. Aucune photo. La couverture du Classiques & Contemporains des éditions Magnard montre-t-elle le tableau de Verstraeten ? Les descriptions du roman correspondent : robe somptueuse, décolletée avec dentelles faussement modestes, costume de velours noir et col de dentelle blanche, le garçonnet pris pour une demoiselle, etc.
7 janvier 2025
Papa, raconte
![]() |
Albin Michel, 2021 175 pages |
Je trouvai cela drôle, fin et littéraire. Il n'en fallut pas plus pour que j'entre dans ce trentième opus d'Amélie Nothomb, moi qui la boudais depuis plus de vingt ans, pensant n'avoir lu que "Hygiène de l'assassin" (1992), alors que je compte sept titres à mon actif, dont plus de la moitié sont cochés d'une note positive.
Le père d'Amélie est décédé à 84 ans, en 2020, elle ne put assister à ses funérailles (Covid) et ce roman biographique s'écrivit dans la foulée. Loin de tout dolorisme, rédigé à la première personne – c'est presque du culot – ce père se raconte, depuis la petite enfance à sa libération en 1964, lors de la prise d'otage par les révolutionnaires Simbas à Stanleyville (Opération Dragon rouge). Il y fut otage et négociateur en vertu de son statut de diplomate.
Alors que le peloton d'exécution, la mort imminente pointent Patrick, vingt-huit ans, soudain pris dans le rétrécissement infini de son existence, il raconte les moments importants de son enfance, de sa vie d'homme, donnant un récit qu'on voit s'épanouir comme un conte.
Le roman a l'élégance de la simplicité, écrit dans un style direct, pur, sans détours.
Alors que je m'emberlificote pour le résumer, comment donc s'écrit un récit aussi limpide et de haute tenue littéraire ? Tenez, l'entrée par le train de l'enfant dans la vraie Ardenne : "Assis à côté de la fenêtre, je voyais défiler un paysage de plus en plus sauvage. Dès Jemelle, ce fut la grande forêt des Ardennes, dont la splendeur m'interdit." J'ai éprouvé cela un jour dans les mêmes circonstances : rien ne dépasse ce silence après le passé simple.
Le grand-père Pierre Nothomb vit dans le château du Pont d'Oye ; il eût treize enfants. Un de ses fils, le père de Patrick, fut tué dans un accident de déminage avant la guerre et laissa Claude, une veuve remarquablement stoïque dont Amélie Nothomb dessine l'ombre admirable [extrait à venir]. Le château en question fut le lieu d'enfance adéquat où s'endurcir, avec des êtres sauvages petits et grands, à savoir oncles et tantes du jeune Patrick. L'atmosphère me rappelle le château du Grand Meaulnes tant tout semble s'y passer dans un songe. Il en est ainsi de la grande part du récit, dont la rencontre très romanesque avec Danièle, future maman de l'auteure.
Il ne s'agit en rien d'un texte larmoyant, mais d'un roman sensible et drôle qui m'a ébloui. Le tour de force est de l'avoir écrit malgré le deuil, comme si ne venait à l'écrivaine que ce qui ne devait pas chagriner. Par "Premier sang", papa se rêve, papa revit.
Article dans le "Le Carnet et les Instants" suivis d'un entretien (équipe Albin Michel) avec l'autrice, un verre de champagne à la main, bien entendu.
4 janvier 2025
Histoires de glaces
Je l'ai lu en diagonale "Les secrets du Titanic" (2011), que l'on doit au britannique Rupert Matthews, et j'ai repéré deux ou trois paragraphes [pp 78 à 80] marqués au crayon par un lecteur irrespectueux, mais clairvoyant, qui m'ont permis de pointer quelques informations sur les glaces qui se forment sur les océans.
Les marins distinguent quatre types de glace :
- Les growlers (le nom vient du bruit qu'ils font) sont de petites pièces qui émergent de 30 à 60 cm et mesurent rarement plus de quelques mètres.
- Les champs de glace sont une masse composée de growlers et de morceaux pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres.
- Les icebergs sont d'énormes blocs dont 90% sont immergés ; ils sont transparents, avec une légère teinte bleue ou verdâtre, mais la glace, éraflée en surface par les vagues, le vent et les embruns font que leur surface marbrée et raboteuse réfracte le soleil de façon à leur donner une teinte blanche.
- Il existe un type d'iceberg très rare dit noir. Il provient d'un iceberg qui vient de se fragmenter, révélant une surface lisse et transparente qui n'a pas encore eu le temps de s'érafler et devenir blanche. La nuit, sa surface gelée paraît noire, ce qui le rend quasiment invisible, à moins que des vagues ne clapotent à sa base, ce qui n'est pas le cas lorsque la mer est d'huile, à l'instar de la nuit du Titanic.
Quelques lignes plus bas : "Pourtant la glace n'était pas considérée comme un danger majeur pour la navigation. Elle n'avait jamais causé le naufrage fatal d'un gros vaisseau [...]." Il y eut bien des doutes pour le SS Islander en 1901 qui toucha un rocher ou un iceberg et le SS Canadian en 1861 qui heurta quelque chose dans le brouillard. Ils sombrèrent tout deux. [SS veut dire Steam Ship = bateau à vapeur]
En général, les avaries causées par les collisions avec des glaces avaient permis aux capitaines de les gérer au mieux. Les voies d'eau étaient parées par les cloisons étanches prévues par les architectes navals. Les retards pris pour réparer étaient davantage le souci que la perte de bateaux, corps et biens. Bref, "les capitaines opérant dans les zones à icebergs considéraient ce facteur comme un risque de plus en mer, qui, bien géré, ne présentait pas de danger particulier".
Mais il faut savoir que les plus grands bateaux à vapeur de ce temps étaient d'un gabarit de 10 à 17.000 tonneaux et filaient tout au plus 18 nœuds [1 nœud = 1.852 km/h = 1 mille/h]. Le Titanic était un monstre de 45.000 tonneaux allant à 22.5 nœuds lors du choc, de sorte que la collision avec l'iceberg fut d'un autre acabit. [p 89]
![]() |
Rupert Matthews, 2011 Original Books, 250 pages [traduit de l'anglais par Isabelle Chelley] |
Pour la petite histoire (© wikipédia) :
"L'iceberg soupçonné d'avoir coulé le RMS Titanic. Cet iceberg a été photographié par le chef steward du paquebot Prinz Adalbert le matin du 15 avril 1912, à quelques kilomètres au sud de l'endroit où le Titanic a coulé. Le steward n'avait pas encore entendu parler du naufrage du Titanic. Ce qui a retenu son attention, c'est la trace de peinture rouge qui apparaissait à la base de l'iceberg, suggérant qu'il était entré en collision avec un navire au cours des douze heures précédentes.D'autres récits indiquent qu'il y avait plusieurs icebergs à proximité du lieu de la collision du Titanic."
1 janvier 2025
26 décembre 2024
Pulitzer posthume
![]() |
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-Pierre Carasso - 1981 -534 pages |
Le destin de l'auteur John Kennedy Toole (1937-1969) a contribué à forger celui de son livre. Écrit dans les années soixante, "La conjuration des imbéciles" ne trouvant aucun éditeur, Toole, au désespoir, se donna la mort en 1969. La persévérance de sa mère fit que le roman aboutit chez l'écrivain Walker Percy : celui-ci, d'abord réticent, fut conquis par le personnage central, Ignatius Reilly, et conclut que c'était un très bon roman. Proposé à un éditeur qui le publia en 1980, il obtint un immense succès et le prix Pulitzer l'année suivante.
Ce roman burlesque s'inscrit dans la tradition sudiste des grands romans de peinture sociale. "Écrit dans la meilleure tradition picaresque, férocement humoristique, dans un argot que le traducteur a eu bien de la peine à rendre, usant d'une langue artificielle, graphique, qui ne facilite pas la lecture, car n'est pas Raymond Queneau qui veut" (je tire cette dernière phrase d'un podcast de George Peyrou sur France Culture). Ce livre de John Kennedy Toole est un tableau extraordinaire de La Nouvelle-Orléans, avec ses illusions, ses vices, ses règlements de compte, ses farces, tandis le grotesque et le sordide apparaissent sur un fond de bonhomie.
9 décembre 2024
Les enfants du Titanic
![]() |
Hachette Livre, 2012 / Librairie Générale Française, 2017 350 pages |
Difficile d'adhérer à ce qui précède, car je lis sur France Info (confirmé par Wikipédia) :"À cette époque la marine britannique utilise encore à bord des navires civils et militaires les ordres de manœuvres employés sur les voiliers, et lorsque l'on veut aller à bâbord (gauche), il faut pousser la barre franche à tribord (droite) située à la poupe (arrière).C'est pourquoi on indique non pas la direction à prendre, mais de quel côté il faut pousser la barre franche fixée au safran, ou plus tard tourner la barre à roue actionnant le gouvernail.Pour éviter des accidents malheureux qui ne manquèrent pas d'arriver, ce système controversé est enfin abandonné le 1er janvier 1933 ! Cette décision fit grand bruit à l'époque."
"... pour les spécialistes de la marine, ce scénario est totalement farfelu. Pour commencer, les barres à roue ont fonctionné sur le même principe dès leur invention : le navire tourne dans le sens où le timonier tourne la roue. Et aucun changement technologique n'a eu lieu au début du XXème siècle."
![]() |
John Parrot/Stocktrek Images |
![]() |
Michel (Lolo) et Edmond (Monmon) Navratil |